"Non chérie je ne mettrai pas du sel sur le steack , à partir d'aujourd'hui je mets du poivre !"

Eric Besson

lundi 19 février 2007

Vertiges de vieillesse

Une personne plutôt âgé s'empresse de bousculer une file d'individus par peur de ne pas trouver son Steradent .

Nous ne sommes pas en Union Soviétique mais bien en France, plus précisément au magasin qui porte le prénom du premier ministre de la France qui a cohabité en 1994 avec un monsieur malade et pour nom le même qu'un illustre Général qui a éclairé(puisqu'il lustre) la seconde guerre mondiale avant de tomber à la suite d'une panne d'avion et de décéder enfin bref Edouard Leclerc .

La fréquentation des magasins me met en joie . Une joie partagée par des millions de médiocres qui comme moi s'adonnent aux plaisir de "la vie chére" pour reprendre l'expression .

Qui n 'a jamais eu le plaisir d'y croiser pèle mêle Jean Louis qui gueule après son fils qui veut s'acheter le dernier chocapic " mais y a une BD dedans papa" " Tu m'emmerdes petit con avec tes saloperrries tu vas t'en prrrendrrres une !" ou encore madame Josiane qui cherche le rayon des albums pour acheter le dernier Herbert Leonard ?

Mais si je prends ce ton grave c'est pour vous conter une anecdote bien réelle qui m'est arrivée au rayon librairie dans lequel je traînassais ce matin même , je contemplais ça et là la pauvreté de ce rayon qui aurait fait chialer de rire la Cosette des misérables : le seul livre d'intérêt étant : le numéro 15 de la série Boule et Bill : "Bill nom d'un chien" et ce n'est pas Alain Minc et son pâle livre sur Keynes qui allait lui voler la vedette . Bref je "kiffais bien t'as vu " , quand tout à coup elle arriva !

Elle oui elle celle la même qui avait été une jeune fille pleine d'espoir qui avait vécu les folles liesses du Front Populaire , les joies de Vichy ( l'eau s'entend et pas sous les bras) , les trente glorieuses , elle qui avait dit à sa copine Émilie Jolie dans une chambre froide du sombre internat pour jeunes filles du lycée Maréchal Putain je cite : " On va le changer ce monde bordel on va le changer ça je peux te le dire ! " , celle qui croyait au genre humain , au progrès Social avec un grand S comme dans Sarkozy .

Il fallait voir ce qu'elle était devenue , mais que pouvait -il lui être arrivé pour avoir ainsi perdu pied ? Un chagrin d'amour ? Peut être mais ça n'explique pas tout , un choc émotionnel violent ? Possible aussi mais difficilement compréhensible . Je restais là à contempler cette larve humaine tout attristé par sa maladie mentale , sa sénilité avancé , et me disais qu'il pouvait m'arriver à moi aussi pareille mésaventure qu'il n'y avait pas lieu à se moquer et puis de toutes façons comme dit souvent M Pokora: le ridicule ne tue pas .

Pris dans un océan de pensées profondes je ne vis pas s'avancer le bougre lorsqu'il s'abaissa pour prendre l'exemplaire du dernier Figaro restant , puis je vis à son visage qu'il se délectait à apprendre les dernières nouvelles . Il est vrai qu'elles étaient réjouissantes comme le démontre si brillament le plan social chez airbus et ses probables milliers d'emplois supprimés .

La raison de cette absence momentané était la question de mon interlocutrice : "Dites moi jeune homme vous sauriez pas ou c'est qu'y aurrrait le magazine de Julien Courbet , vous savez celui qu'ils ont fait la pubbb à la télééé ?"

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellentes tes péripéties matinales !

Bon par contre, j'ai deux ou trois petits trucs "d'écrivains" à te refiler en ce XXIè siècle si in-"télé"-ctuels...

Premièrement, ne jamais citer d'auteurs de XIXè siècle !!!! Quand tu parles de Cosette, tu perds immédiatement 15 à 20% des lecteurs qui ne liront pas le reste, un peu ballot...

Ensuite, ne jamais mettre de termes taboos, que diable !!!
L'Union Soviétique, ou tout sigle s'y rapportant (URSS, PCUS ou que sais-je encore !!!) est proscrit par le "nouveau dictionnaire de la bonne langue du XXIè siècle" (la Novlang diront les railleurs...) !!!
Alors faire bien attention à ce genre de petits détails peut être très salutaire, surtout quand on ne sait pas qui va diriger la France prochainement...

Enfin, un dernier tuyau pour toi parce que tu le vaux bien : quand tu cites un éminent auteur contemporain comme Alain Minc, veille bien à l'écrire en gras, en rouge ou en lettres capitales afin d'attirer l'attention du lecteur-consommateur sur le pensée hautement riche d'un tel auteur ! Ne pas hésiter également à mentionner le prix et l'éditeur de l'ouvrage, voire même mettre un lien hypertexte directement sur la page Web officielle du bouquin ! Outre l'invitation à consommer pour le salut de notre Sainte économie ouverte (qui sait si bien refermer les esprits d'ailleurs...), cela pourrait t'attirer les faveurs de ce beau-linge, voire même quelques royalties non négligeables pour publicité clandestine...


Voilà, en espérant que ces quelques conseils pourront te servir à l'avenir, je te tire mon chapeau, très cher ami !

A bientôt !!!