"Non chérie je ne mettrai pas du sel sur le steack , à partir d'aujourd'hui je mets du poivre !"

Eric Besson

mercredi 26 décembre 2007

Résolution

En 2007, j'avais pris une résolution somme toute dérisoire : Arrêter totalement la consommation de Ketchup. Eh bien cette résolution a été tenue ! ça a marché donc ...

Pour 2008 , la résolution sera toute autre, elle prendra l'apparence d'une action militante hautement politique, oui dorénavant toute souriante que sera celle qui distribue le Direct Soir elle se heurtera à un refus de ma part.

Oui fini les "Christine Boutin Femme de coeur" quand celle-ci envoie les CRS dégager les 300 tentes des Don Quichotte dont on peut discuter les méthodes mais qui pointent du doigt un problème bien réel.

Fini les "François Fillon: l'efficacité tranquille".

Fini la page économique, véritable publi-information(mais qui n'est pas présentée ainsi et c'est bien là le problème) qui vante tous les jours les biens faits de marques de lessives ou de Céréales...

Oui ce journal qui n'a pas grand chose à envier aux journaux des régimes totalitaires (que je connais très peu certes mais j'ai pu lire certains articles du journal officiel du parti communiste chinois traduits en français qui faisaient moins propagande que celui-ci!) ne fera plus parti de mon quotidien.

Au delà de cette action franchement bienvenue, je me demande réellement ce que Vincent Bolloré (Propriétaire du torchon évoqué ci-dessus) peut bien attendre de notre vénérable Président pour lui offrir cette propagande sans parler du jet et du yacht? ça c'est de la droite sans complexe!

lundi 24 décembre 2007

Capitalisme

Je fais ici un copier de ce texte que je trouve admirable. La critique qui est faite du capitalisme me parait totalement justifiée tant ses dérives sont discutables(Financiarisation outrancière et croissance reposant quasi exclusivement sur l'endettement des ménages dans de nombreux pays) et devraient faire réfléchir la classe politique et les citoyens dans leur ensemble. Merci à Rue 89 de publier une partie de ce texte.


Document: le dernier texte d'André Gorz

Juste avant de se donner la mort, le philosophe André Gorz a transmis un texte, daté du 17 septembre, à la revue écoRev', qu'il avait parrainée à sa fondation. Nous en publions ici le début, avec l'autorisation de la revue.

Dorine et André Gorz en 1947, devant l'usine de Billancourt (Suzi Pillet).

Le travail dans la sortie du capitalisme.

La question de la sortie du capitalisme n'a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d'une radicale nouveauté. Par son développement même, le capitalisme a atteint une limite tant interne qu'externe qu'il est incapable de dépasser et qui en fait un système qui survit par des subterfuges à la crise de ses catégories fondamentales : le travail, la valeur, le capital.

La crise du système se manifeste au niveau macro-économique aussi bien qu'au niveau micro-économique. Elle s'explique principalement par un bouleversement technoscientifique qui introduit une rupture dans le développement du capitalisme et ruine, par ses répercussions la base de son pouvoir et sa capacité de se reproduire. J'essaierai d'analyser cette crise d'abord sous l'angle macro-économique [1], ensuite dans ses effets sur le fonctionnement et la gestion des entreprises [2].

1. L'informatisation et la robotisation ont permis de produire des quantités croissantes de marchandises avec des quantités décroissantes de travail. Le coût du travail par unité de produit ne cesse de diminuer et le prix des produits tend à baisser. Or plus la quantité de travail pour une production donnée diminue, plus le valeur produite par travailleur - sa productivité - doit augmenter pour que la masse de profit réalisable ne diminue pas. On a donc cet apparent paradoxe que plus la productivité augmente, plus il faut qu'elle augmente encore pour éviter que le volume de profit ne diminue. La course à la productivité tend ainsi à s'accélérer, les effectifs employés à être réduits, la pression sur les personnels à se durcir, le niveau et la masse des salaires à diminuer. Le système évolue vers une limite interne où la production et l'investissement dans la production cessent d'être assez rentables.

Les chiffres attestent que cette limite est atteinte. L'accumulation productive du capital productif ne cesse de régresser. Aux États-Unis, les 500 firmes de l'indice Standard & Poor's disposent de 631 milliards de réserves liquides ; la moitié des bénéfices des entreprises américaines provient d'opérations sur les marchés financiers. En France, l'investissement productif des entreprises du CAC 40 n'augmente pas même quand leurs bénéfices explosent.

La production n'étant plus capable de valoriser l'ensemble des capitaux accumulés, une partie croissante de ceux-ci conserve la forme de capital financier. Une industrie financière se constitue qui ne cesse d'affiner l'art de faire de l'argent en n'achetant et ne vendant rien d'autre que diverses formes d'argent. L'argent lui-même est la seule marchandise que l'industrie financière produit par des opérations de plus en plus hasardeuses et de moins en moins maîtrisables sur les marchés financiers. La masse de capital que l'industrie financière draine et gère dépasse de loin la masse de capital que valorise l'économie réelle (le total des actifs financiers représente 160 000 milliards de dollars, soit trois à quatre fois le PIB mondial). La "valeur" de ce capital est purement fictive : elle repose en grande partie sur l'endettement et le "good will", c'est-à-dire sur des anticipations : la Bourse capitalise la croissance future, les profits futurs des entreprises, la hausse future des prix de l'immobilier, les gains que pourront dégager les restructurations, fusions, concentrations, etc. Les cours de Bourse se gonflent de capitaux et de leurs plus-values futurs et les ménages se trouvent incités par les banques à acheter (entre autres) des actions et des certificats d'investissement immobilier, à accélérer ainsi la hausse des cours, à emprunter à leur banque des sommes croissantes à mesure qu'augmente leur capital fictif boursier.

La capitalisation des anticipations de profit et de croissance entretien l'endettement croissant, alimente l'économie en liquidités dues au recyclage bancaire de plus-value fictives, et permet aux États-Unis une "croissance économique" qui, fondée sur l'endettement intérieur et extérieur, est de loin le moteur principal de la croissance mondiale (y compris de la croissance chinoise). L'économie réelle devient un appendice des bulles spéculatives entretenues par l'industrie financière. Jusqu'au moment, inévitable, où les bulles éclatent, entraînent les banques dans des faillites en chaîne, menaçant le système mondial de crédit d'effondrement, l'économie réelle d'une dépression sévère et prolongée (la dépression japonaise dure depuis bientôt quinze ans) .

On a beau accuser le spéculation, les paradis fiscaux, l'opacité et le manque de contrôle de l'industrie financière (en particulier des hedge funds), la menace de dépression, voire d'effondrement qui pèse sur l'économie mondiale n'est pas due au manque de contrôle ; elle est due à l'incapacité du capitalisme de se reproduire. Il ne se perpétue et ne fonctionne que sur des bases fictives de plus en plus précaires. Prétendre redistribuer par voie d'imposition les plus-values fictives des bulles précipiterait cela même que l'industrie financière cherche à éviter : la dévalorisation de masses gigantesque d'actifs financiers et la faillite du système bancaire.

La "restructuration écologique" ne peut qu'aggraver la crise du système. Il est impossible d'éviter une catastrophe climatique sans rompre radicalement avec les méthodes et la logique économique qui y mènent depuis 150 ans. Si on prolonge la tendance actuelle, le PIB mondial sera multiplié par un facteur 3 ou 4 d'ici à l'an 2050. Or selon le rapport du Conseil sur le climat de l'ONU, les émissions de CO2 devront diminuer de 85% jusqu'à cette date pour limiter le réchauffement climatique à 2°C au maximum. Au-delà de 2°, les conséquences seront irréversibles et non maîtrisables.

La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d'autres rapports sociaux. En leur absence, l'effondrement ne pourrait être évité qu'à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources caractéristiques d'une économie de guerre. La sortie du capitalisme aura donc lieu d'une façon ou d'une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s'opérer.

La forme barbare nous est déjà familière. Elle prévaut dans plusieurs régions d'Afrique, dominées par des chefs de guerre, par le pillage des ruines de la modernité, les massacres et trafics d'êtres humains, sur fond de famine. Les trois Mad Max étaient des récits d'anticipation.

Une forme civilisée de la sortie du capitalisme, en revanche, n'est que très rarement envisagée. L'évocation de la catastrophe climatique qui menace conduit généralement à envisager un nécessaire "changement de mentalité", mais la nature de ce changement, ses conditions de possibilité, les obstacles à écarter semblent défier l'imagination. Envisager une autre économie, d'autres rapports sociaux, d'autres modes et moyens de production et modes de vie passe pour "irréaliste", comme si la société de la marchandise, du salariat et de l'argent était indépassable. En réalité une foule d'indices convergents suggèrent que ce dépassement est déjà amorcé et que les chances d'une sortie civilisée du capitalisme dépendent avant tout de notre capacité à distinguer les tendances et les pratiques qui en annoncent la possibilité.

2. Le capitalisme doit son expansion et sa domination au pouvoir qu'il a pris en l'espace d'un siècle sur la production et la consommation à la fois. En dépossédant d'abord les ouvriers de leurs moyens de travail et de leurs produits, il s'est assuré progressivement le monopole des moyens de production et la possibilité de subsumer le travail. En spécialisant, divisant et mécanisant le travail dans de grandes installations, il a fait des travailleurs les appendices des mégamachines du capital. Toute appropriation des moyens de production par les producteurs en devenait impossible. En éliminant le pouvoir de ceux-ci sur la nature et la destination des produits, il a assuré au capital le quasi-monopole de l'offre, donc le pouvoir de privilégier dans tous les domaines les productions et les consommations les plus rentables, ainsi que le pouvoir de façonner les goûts et désirs des consommateurs, la manière dont ils allaient satisfaire leurs besoins. C'est ce pouvoir que la révolution informationnelle commence de fissurer.

[...]




dimanche 23 décembre 2007

Joyeux Noël et bon dimanche !

En cette fin d'année je trouve que tout va très vite. Les cadeaux inutiles s'accumulent en témoigne le GPS derniers cris , peluches et autres stylos Ferrari qui trônent dans le salon.
Les réformes aussi vont bon train et les achats de RTT et autres heures supplémentaires rempliront d'espoir les 4 à 5 millions de chômeurs que compte le pays auquel s'ajoutent les 1.5 millions de personnes en sous emploi(qui rêvent de travailler normalement à temps complet) .

Les employés de magasins meubles aussi seront ravis de travailler le dimanche(et de bénéficier du lundi pendant que leur famille et leurs amis travaillent) d'autant qu'ils auront bien évidemment le choix et qu'il n'y a aucun rapport de force favorable à l'employeur (surtout dans la grande distribution). Ils seront bientôt rejoint par les salariés des grandes surfaces . Une fois cette équité assurée et l'avantage comparatif de ceux qui avaient le privilège d'ouvrir le dimanche disparu les magasins auront alors tout loisir de perdre de l'argent. En effet à pouvoir d'achat constant les consommateurs dépenseront en 7 jours ce qui l'était en 6, seulement les frais fixes que sont la sécurité, l'électricité, le chauffage etc augmenteront du fait du jour d'ouverture supplémentaire...

Vous ajoutez à ça Carla Bruni et Khadafi traité en Pacha et le Français y devient fou !

mercredi 12 décembre 2007

Post élitiste élaboré lors d'un moment passé en dehors de "la foule"

Qu'ont en commun Freud, Brassens et Keynes , à part la moustache et le fait d'être tous morts ? Leur grande méfiance à l'égard de la foule, comme eux(je suis bien entendu loin de me comparer à ces géants) je n'ai jamais aimé la foule. Ce n'est pas que je sois agoraphobe, non la présence de gens ne me dérange pas, ce que je n'aime pas c'est quand la foule prend le contrôle et que le cerveau de gens pourtant très intelligents cesse de fonctionner.

Freud évoquait le danger de se mettre en contradiction avec ce que pense la foule , Keynes développait le concept de marché foule(vive l'histoire économique!) (concept qui parle avec une grande acuité lors de toutes les paniques boursières et autres bulles spéculatives), Brassens stigmatisait le fait "que les braves gens n'aiment pas que , l'on prenne une autre route qu'eux."

Oui le lecteur est en droit de se poser la question du but de cette intervention. Eh bien ma grande méfiance envers la foule et le conformisme extrême s'est trouvée confrontée à deux anecdotes des plus banals qui soient :

Le premier intervient pendant mes études : Tous les mardi à la même heure, je ne parviens que difficilement à quitter l'amphithéâtre, car une bande de zouaves cherche à rentrer avant que nous en soyons sortis. Pourquoi me demanderez vous ? Ils suivent la foule de façon moutonnière, si un individu prend le parti de rentrer , il sera suivi par tout le monde, on suit le troupeau !

Le deuxième est intervenu lors d'une réunion de famille : Je demandais à ma cousine de 8 ans quel était le facteur qui déterminait son choix?(enrobé d'une petit sourire et dit bien différemment). Elle me répondait que c'était pour avoir le même que son copain qui avait déjà tel jeu vidéo etc
La vérité sort toujours de la bouche des enfants peut être, et je ne m'exclue nullement du lot des moutons qui cherchent à ne pas trop se différencier du reste et en cela à ne pas s'exclure de la société (à noter néanmoins que je ne porte pas de jean's moulant , que je n'ai jamais porté de baggy , que mon portable qui a plus de 3 ans d'âge se porte à merveille et que la tecktonik me laisse de marbre), mais ne peut-on pas comparer l'affichage social d'un adulte qui achète une voiture de luxe ou un montre Rolex à un enfantillage ?